dollar_echangeable_1.jpgPetit à petit le système de réserve fractionnelle soutenu par une Banque centrale est devenu le système monétaire dominant dans le monde et la fraction d’or, qui garantissait l’argent créé par le processus de dette, est progressivement arrivée à Zéro. Autrefois l’argent représentait la valeur. La nature même de l’argent a changé. De nos jours l’argent représente une dette. Autrefois un dollar en papier était en fait un reçu avec lequel on pouvait réclamer un poids fixe d’or ou d’argent.

Actuellement un dollar papier ou un dollar numérique peut uniquement être échangé par un autre dollar papier ou numérique. Autrefois le crédit créé par une banque privée existait sous forme de billets de banque privés. Les gens avaient le droit de refuser ces billets tout comme ils peuvent refuser un chèque personnel aujourd’hui. A présent, le crédit créé par une banque privée est légalement convertible en devises fiduciaires émises par le Gouvernement, comme les dollars, les livres sterling ou les euros. Les devises fiduciaires sont des devises, créées par un décret gouvernemental. Des lois en font la monnaie que les citoyens doivent accepter pour paiement. Alors la question subsiste les Gouvernements et les Banques peuvent tout simplement créer de l’argent, combien y’a-t-il d’argent dans le monde ?


montant_dette_usa.jpgAutrefois, le montant total d’argent était limité par les quantités physiques des éléments utilisés comme garantie. Par exemple, pour créer plus d’argent basé sur l’or il fallait trouver davantage d’or. A présent on créer vraiment l’argent à partir de dettes. Chaque fois que quelqu’un fait un emprunt à une banque, de l’argent est créé. Le montant total d’argent qu’il est possible de créer n’a qu’une seule limite réelle : le montant total de la dette. Les Gouvernements placent une limite légale sur la création d’argent fictif en imposant des règles sur les obligations de réserve fractionnelle. Mais ces obligations sont fondamentalement arbitraires. Elles varient d’un pays à l’autre, d’une époque à une autre. Longtemps il a été commun d’exiger que les banques aient au moins 1 dollar en or pour garantir 10 dollars d’argent dette. Aujourd’hui les ratios de réserve minimale ne s’appliquent plus du tout au rapport entre argent nouvellement créé et or en dépôt. Elle s’applique uniquement au rapport entre argent nouvellement créé et argent existant. Aujourd’hui les réserves d’une banque sont faites de deux choses : le montant bien réel qu’elle a déposé à la banque centrale et le montant total de son argent dette. Imaginons qu’une nouvelle banque vient de démarrer et qu’elle n’a pas encore de déposant. Mais ses investisseurs ont déjà fait un dépôt de réserve de 1.111,12 $ en cash. Le ratio de réserve est de 9 pour 1.

Etape n°1

La banque accueille son premier client pour un emprunt. Notre client emprunte 10.000 $ pour l’achat d’une voiture d’occasion avec un ratio de 9 :1 ; la réserve déposée autorise la banque a créé légalement comme par magie. Neuf fois ce montant, soit 10.000 $. Ces 10.000 $ n’existent nulle part physiquement. C’est de l’argent nouveau. Tout simplement versé au compte de l’emprunteur en tant que crédit. C’est de l’argent dette. L’emprunteur peut faire un chèque Pour payer sa voiture.

Etape n°2

La vendeuse de la voiture dépose les 10.000 $ d’argent nouveau à sa banque. Contrairement à l’argent déposé à la banque centrale. Cet argent ne peut pas être multiplié par le ratio de réserve. Il doit être divisé par ce ration. Avec le même ratio de 9 pour 1 il est donc possible de créer un nouveau prêt de 9.000 $ à partir du premier dépôt de 10.000$.

graphique.jpgEtape 3

Si ces 9.000 $ sont déposés par une troisième personne à la même banque ou dans une autre banque, ils permettent légalement un troisième crédit bancaire. Cette fois pour 8.100 dollars. Comme les poupées russes qui s’emboîtent et deviennent toujours plus petites. Chaque nouveau dépôt peut mener un prêt toujours plus petit et cette série est décroissante et infinie. Par contre, si l’argent fictif créé par l’emprunt n’est pas déposé à la Banque, le processus s’arrête. C’est la partie imprévisible du mécanisme de création de l’argent. Mais le plus probable, c’est qu’à chaque étape, le nouvel argent sera déposé à la banque et que le processus se répètera bien des fois et que finalement presque 100.000 $ d’argent nouveau sera créé. Tout cet argent nouveau est créé à partir du processus de dette uniquement et tout ce processus est légalement autorisé par le petit dépôt de réserve initial de 1.111.12 $ qui demeurent intouchés à la Banque Centrale.

Autre facteur important : avec ce système ingénieux les registres de chacune des banques doivent montrer que la banque à 10 % de plus en intérêts qu’en prêts. C’est donc un incitatif très fort pour une banque de solliciter des dépôts afin de pouvoir prêter davantage ! Tout ceci créer l’idée fausse que l’argent vient des dépôts. A moins que chaque prêt successif ne soit déposé à la même banque, aucune banque ne peut prétendre avoir multiplié sa réserve initiale de presque de 90 fois uniquement par des crédits bancaires : 1111.12 $ x 90 = 100.000 $. Mais il faut bien comprendre que le système bancaire est un circuit fermé. Un crédit créé dans une banque devient un dépôt dans une autre banque et vice versa. En fin de compte l’effet est grosso modo le même que tout se passait dans une seule et même banque. La réserve initiale d’un peu plus de 1.111,12 $ à la banque centrale permet de récolter des intérêts sur des sommes allant jusqu’à 100.000 $ que la banque n’a jamais eus ! Les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas !

Cela vous semble absurde ? Ecoutez un peu !

En quelques décennies, à cause du lobbying féroce des banques, les obligations de réserve ont quasiment disparues dans plusieurs pays et les ratios actuels de réserve peuvent être bien plus élevés que 9:1. Pour certains types de compte, 20:1 et même 30:1 sont tout à fait communs ! Plus récemment encore, les banques ont trouvé le moyen de complètement contourner les obligations de réserve. En faisant payer des frais de dossier, en plus du capital prêté. Alors, bien que les règles soient compliquées, la réalité est toute simple. Les banques peuvent créer autant d’argent qu’on est capable d’en emprunter.

En dépit des images que l’on nous montre, l’argent créé par le Gouvernement représente en général moins de 5% de l’argent en circulation. Aujourd’hui, plus de 95% de l’argent a été créé par quelqu’un qui a signé une reconnaissance de dette à une banque. Ces crédits bancaires apparaissent et disparaissent en quantité phénoménale tous les jours au fur et à mesure que des prêts sont accordés ou remboursés.

Les Banques ne peuvent utiliser ce genre de système qu’avec la coopération des Gouvernements.

  1. Les Gouvernements passent des lois qui imposent l’utilisation de la devise nationale
  2. Les Gouvernements permettent que les crédits créés par les Banques privés soient payables dans leur devise nationale
  3. Les Cours de Justice Gouvernementales font respecter les obligations de paiement des dettes. Et enfin, les Gouvernements adoptent des règlements qui assurent le fonctionnement et la crédibilité du système monétaire sans rien faire pour informer le public de l’origine véritable de l’argent.

La simple vérité c’est que quand on signe les papiers d’un emprunt ou d’une hypothèque, la seule chose réelle est notre reconnaissance de dette. Celle-ci est garantie par nos actifs, qui seront confisqués si on ne peut pas payer les remboursements. Pour toute personne qui croît que nous allons honorer notre promesse, cet accord de prêt ou d’hypothèque, est maintenant un papier échangeable et vendable. Ce papier représente une forme d’argent. L’emprunteur obtient de l’argent grâce à son soi-disant prêt bancaire. Dans le monde réel, un prêt implique que le prêteur a quelque chose à prêter. Si vous avez besoin d’un marteau, ma promesse de vous prêter un marteau que je n’ai pas, ne vous servira strictement à rien ! Mais dans le monde artificiel de l’argent la simple promesse faite par une banque de vous prêter de l’argent est considéré comme de l’argent véritable !

Ici encore, la vérité est simple. Sans le document signé par l’emprunteur, le banquier n’a rien du tout à prêter. Est-ce que vous vous êtes déjà demandé comment tout le monde : les gouvernements, les entreprises, les familles - peut être endetté en même temps, et pour des sommes aussi colossales ? Est-ce que vous vous êtes demandé comment est-ce qu’il peut y avoir autant d’argent à emprunter ? Maintenant vous le savez ! Il n’y en a pas. Les Banques ne prêtent pas l’argent. Elles le créent et c’est de l’argent dette.

Comme la dette est potentiellement illimitée, la quantité d’argent créée est illimitée elle aussi. Mais l’inverse est vrai également. Vous n’êtes pas étonné qu’en dépit de toutes nos ressources, toutes nos inventions et de toute notre productivité nous soyons presque tous si lourdement endettés ? Aussi bien les Gouvernements, que les entreprises et les particuliers ?

Ah si seulement les gens cessaient de se demander « Comment est-ce possible ? »

Comment se peut-il que les gens qui produisent toute la richesse réelle soient endettés envers les gens qui ne font que prêter de l’argent ? symbole de cette vraie richesse …

Le plus étonnant, c’est qu’une fois que nous réalisons que l’argent est en fait une dette, nous comprenons que sans dette, il n’y aurait pas d’argent.

Si toute cette explication est nouvelle pour vous, rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls !

Beaucoup de gens s’imaginent que si toutes les dettes étaient payées, la situation économique irait beaucoup mieux ! C’est sûrement vrai, au niveau individuel. Quand on a remboursé ses prêts, on a davantage d’argent à dépenser. Mais il faux de croire que s’il n’y avait plus de dette, il y aurait davantage d’argent à dépenser. En fait, c’est tout le contraire ! Sans dette, il n’y aurait pas d’argent du tout ! Alors vous voyez, nous dépendons complètement du renouvellement continue du crédit bancaire. Pas de prêt, pas d’argent. C’est exactement ce qui s’est passé pendant la grande dépression. La quantité d’argent a fondu radicalement quand la quantité des prêts à chuter.

Source : "L'argent dette" selon Paul Grignon 

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